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AMOUR TOUJOURS ?

Evangile du 27e Dimanche Ordinaire, Année B (Mc 10, 2-16).


L’évangile de ce 27ème dimanche aborde un sujet très actuel : le mariage et la séparation. En effet aujourd’hui, dans les grandes villes, environ un mariage sur deux se termine par un divorce. Et les catholiques ne sont pas épargnés par ce phénomène, même si leurs couples sont en moyenne plus durables.

Les pharisiens veulent mettre Jésus à l’épreuve et lui demandent : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »

On remarquera que la question est à sens unique : il ne s’agit que d’un renvoi de la part du mari et non du cas de figure inverse.

Pour répondre, Jésus se réfère au projet de Dieu dans la Genèse (cf. la 1ère lecture de ce dimanche : l’homme s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un).


Une alliance pour toute la vie

Quelles sont, pour Jésus, les implications de cette affirmation ? Le chapitre 1er de la Genèse précise, et le Christ a forcément cette donnée à l’esprit, que : Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. L’amour du couple humain apparaît donc ainsi comme l’image-même de l’amour de Dieu pour l’humanité. Voilà pourquoi le mariage catholique est une « alliance par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants »[1] et un sacrement, un signe de Dieu. Les personnes mariées qui me liront savent bien que, pour durer, leur couple a besoin de partage, d’écoute, de compréhension, de patience, de pardon, de miséricorde, qualités que la Bible ne cesse d’attribuer à Dieu lui-même. Par le sacrement du mariage, la femme et l’homme sont donc invités à dépasser leur mesquinerie, leurs rancœurs – aussi justifiées soient-elles – pour faire revivre cet amour lorsque sa flamme vacille.

Mais de même que chacun d’entre nous s’éloigne parfois de Dieu, de même, les tempêtes qui secouent le couple ont souvent raison de toutes les promesses et engagements pris devant Dieu le jour du mariage.


Exigence et miséricorde

Alors les paroles de Jésus, même s’il rétablit la parité hommes/femmes, peuvent nous sembler bien dures et exigeantes : Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. Elles ne sont compréhensibles que si on admet que, comme image de l’amour de Dieu pour nous, l’amour des conjoints l’un pour l’autre est donné pour la vie. Et celui ou celle qui renvoie l’autre rejette son amour et lui retire le sien.

Or l’invitation que Jésus lance, à la fin de cet évangile, à accueillir le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant est peut-être la clé de la durée du couple : accueillir l’amour de l’autre sans lui demander la lune.

C’est également une invitation à faire confiance à la miséricorde de Dieu, que l’Église doit prendre en compte dans sa façon d’accueillir les personnes séparées, divorcées, remariées.

Sans doute est-ce aussi pour cette raison que le droit canonique reconnaît que, dans certains cas, le mariage chrétien n’a pas été, ou pas totalement, cette communauté d’amour décrite par le Christ. De tels mariages sont déclarés nuls et les personnes peuvent se remarier.

Le maître mot de ce dimanche, même s’il n’apparaît pas en toutes lettres, est donc l’amour. Amour donné et reçu, parfois trop chichement, parfois mal, mais qui reste le moteur essentiel du couple. Et si cet amour est absent, ou se trompe de cible, alors l’attelage homme-femme ne parviendra pas à fonctionner.



[1] Code de droit canonique de 1983, canon 1055 § 1

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