28e Dimanche Ordinaire, année C (Lc 17, 11-19).
Comme c’est le cas pour plusieurs autres pages d’évangile, le récit de la guérison des dix lépreux met l’accent sur l’ouverture du salut aux Nations, aux païens, aux « étrangers ». C’est en effet un Samaritain qui, seul parmi les dix lépreux purifiés, revient vers Jésus pour glorifier Dieu et lui rendre grâce. Et, on le sait, les Samaritains sont regardés de haut par les Juifs, qui les considèrent comme des hérétiques. Jésus lui-même désigne cet homme comme « étranger ». A cet égard, l’évangile fait heureusement écho au récit de la guérison de Naaman le lépreux, un étranger lui aussi, originaire de Syrie.
Mais le trait le plus important que l’évangéliste souligne consiste à distinguer le salut et la guérison. Les dix hommes, en effet, ont tous été guéris, purifiés, à distance, sans que Jésus ait fait un geste ou prononcé une parole – ce qui souligne sa puissance divine –, mais, c’est au seul Samaritain que Jésus peut déclarer : « Ta foi t’a sauvé ». Lorsque les dix lépreux, à distance, crient : « Jésus, maître, prends pitié de nous », ils témoignent déjà d’une sorte de foi. Celui à qui ils s’adressent est à leurs yeux un prophète puissant, comme Elisée, qui a guéri Naaman. Mais le Samaritain qui revient sur ses pas a compris qu’en Jésus il a rencontré l’envoyé de Dieu lui-même, et son geste : se jeter à ses pieds, ainsi que les mots par lesquels il lui rend grâce, établissent cette relation vitale, faite de confiance, qui caractérise la vraie foi. Avec son art de la formule, saint Augustin tire la leçon de ce passage d’évangile en quelques mots : « Dix sont guéris, un seul est sauvé ».
Et si ce récit pouvait être, pour chacun de nous, une occasion de s’interroger sur la qualité de sa foi. Est-elle, sous l’action de l’Esprit Saint, une vraie relation avec Jésus, faite de confiance et d’amour ?
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