L'Evangile selon Saint Marc 11, 1-10.
Le fils du charpentier de Nazareth, devenu maître reconnu par beaucoup, qui rassemble des foules par ses enseignements et ses prodiges, va maintenant s’assoir sur un âne et faire son entrée solennelle dans la cité sainte. En envoyant deux disciples chercher « un petit âne sur lequel personne ne s’est encore assis », Jésus accomplit ce qu’annonçaient et préfiguraient les Écritures : la prophétie de Zacharie, « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem! Voici ton roi qui vient vers toi: il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, un âne tout jeune. » (Za 9, 9), mais aussi l’héritage de Saül et de David, les premiers rois d’Israël.
C’est en cherchant des ânesses qui s’étaient enfuies, que Saül entre à Jérusalem et rencontre le prophète Samuel aux portes de la ville qui lui annonce que ses ânesses sont retrouvées. Le lendemain le prophète oindra Saül premier roi du peuple de Dieu (1 S 9-10). David est issu de la tribu de Juda que Jacob a béni en annonçant un avenir royal, « Le sceptre royal n’échappera pas à Juda, ni le bâton de commandement, à sa descendance. … Il attache à la vigne son ânon, au cep, le petit de son ânesse. » (Gn 49, 10-11). Et quand au début de son histoire David reçoit l’onction « au milieu de ses frères », il va voir Saül menant un âne chargé « de pains, ainsi qu’une outre de vin et un chevreau » (1 S 16, 20).
Les deux premiers rois devaient être aussi chacun le sauveur, le messie du peuple. Saül, le messie rejeté, et David, le messie glorieux, se retrouvent en la personne de Jésus qui incarne et mène à l’accomplissement l’héritage de ces deux royautés.
Jésus est assis sur un âne donc, et non pas sur un cheval de guerre. Cet animal humble, animal de service, porte l’humble serviteur des serviteurs. Combien il sera difficile pour les hommes d’accepter que le triomphe de la victoire définitive advient par un tel abaissement ! La liturgie de ce jour met en lien le récit de cette entrée triomphale de Jésus à Jérusalem avec celui de sa passion. Dans la même célébration nous entendons la foule crier « Hosanna ! (qu’on peut traduire par ‘accorde le salut’), Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! », et « Crucifie-le ! Crucifie-le ! ». N’est-ce pas là aussi le mystère de notre propre relation avec le messie crucifié ?
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