Envahissant et intime à la fois

L'Evangile de la solennité de la Pentecôte, année B (Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15).
Pentecôte…ce mot évoque le chiffre 50 : cinquante jours, en effet, que nous avons célébré Pâques. Cela semble assez loin ! Pourtant, on ne peut séparer l’une de l’autre : Pâques, Ascension et Pentecôte, nous pouvons les regarder comme trois facettes d’un même diamant, mais en considérant toujours celui-ci dans son unité.
Les textes d’aujourd’hui nous éclairent sur le don de l’Esprit : à la fois envahissant, comme le suggère le texte des Actes des Apôtres et intime, comme le souligne le passage de l’Évangile selon saint Jean.
Envahissant d’abord. Le souffle d’un vent violent, des langues de feu, la maison où se trouvaient les disciples en est remplie. Voilà donc un premier aspect de travail de l’Esprit : on ne peut l’accueillir avec des barrières, avec des portes entrouvertes. Si nous donnons à notre foi la dimension d’une petite lampe domestique, cela ne mènera pas à grand-chose ; par contre, si nous acceptons qu’elle se laisse envahir par le feu de l’Esprit, Il la renouvellera et la ressourcera au-delà de ce que nous espérons.
Intime ensuite. L’Esprit insuffle en nous la vérité qui vient de Dieu et nous fait accéder à la vérité toute entière, patiemment et pédagogiquement. Car, insiste le Seigneur, « il y a des choses que l’on ne peut porter maintenant et j’ai encore beaucoup de choses à vous dire ». Ce que l’Esprit nous fait ainsi découvrir, dans un juste discernement d’Église, nous avons à en témoigner sans peur ni atermoiements mais avec la sereine confiance que l’Esprit fonde en nous.
Saint Paul nous décrit alors les fruits de l’Esprit. C’est vraiment impressionnant : « Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi » ! Voilà le rêve même de Dieu pour chacun de nous.
Laissons-nous donc envahir intimement !
Diacre Claude Gillard