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Grands travaux

Evangile du 2e Dimanche de l'Avent, Année C (Luc 3, 1-6).



Ces premiers versets du chapitre troisième constituent le véritable commencement de l’évangile de Luc, dont les récits de l’enfance sont une sorte de prélude. Dans son prologue, Luc affirme s’être « informé sérieusement de tout » (1,3). On note donc avec intérêt l’extrême précision avec laquelle il situe le début de la prédication de Jean. Pas moins de six indices historiques sont ainsi rassemblés. Le premier suffirait pourtant, puisqu’on sait que le règne de Tibère a commencé en 14. L’épisode ainsi introduit se passe donc en l’an 29.


Comme Matthieu et Marc, Luc éclaire le ministère du Baptiste au moyen d’une citation d’Isaïe (40,3-5). Il en donne une version plus complète en citant le verset 5 : « … tout homme verra le salut de Dieu ». Mais l’essentiel réside dans la portée de l’action de Jean, que la tradition appellera à juste titre « le Précurseur » : « préparer le chemin du Seigneur ». Et l’évangile le campe comme une sorte de contremaître qui organise un chantier colossal : tracer une route droite à travers montagnes et collines. Mais les montagnes qu’il s’agit d’abaisser sont celles de l’orgueil et du péché. En prêchant la conversion et en baptisant dans le Jourdain, Jean va s’y employer avec énergie et détermination, jusqu’à le payer de sa propre vie.


C’est que « le salut de Dieu » ne peut finalement venir que de Dieu lui-même. C’est lui qui, en son Fils, viendra parachever le travail. Lequel Fils, lui aussi, le fera au prix de son sang.

Ces versets sont l’occasion, pour chacun de nous, de se demander où en est le chantier, dans son propre cœur et dans la communauté d’Église qu’il est appelé à édifier. Un regard lucide nous montrera que, bien souvent, nous sommes encore loin du compte et qu’il nous reste à nous rendre spirituellement au Jourdain pour écouter le Baptiste et déposer nos péchés.

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