« Il est temps que pasteurs et laïcs marchent ensemble ! »

« Dans tous les domaines, il est temps que pasteurs et laïcs marchent ensemble ! », s’exclame le pape François lors d’un discours prononcé ce 18 février. En voici quelques extraits.
La route que Dieu indique à l’Église est précisément celle de vivre plus intensément et plus concrètement la communion et la marche ensemble. Il l’invite à dépasser les manières d’agir en autonomie ou les voies parallèles qui ne se rencontrent jamais : le clergé séparé des laïcs, les consacrés séparés du clergé et des fidèles, la foi intellectuelle de certaines élites séparée de la foi populaire, la Curie romaine séparée des Églises particulières, les évêques séparés des prêtres, les jeunes séparés des personnes âgées, les conjoints et les familles peu impliqués dans la vie des communautés, les mouvements charismatiques séparés des paroisses, etc. C’est la tentation la plus grave en ce moment. Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que l’Église vive comme un corps, comme un vrai Peuple, uni par l’unique foi dans le Christ Sauveur, animé par le même Esprit sanctificateur et orienté vers la même mission d’annoncer l’amour miséricordieux de Dieu le Père.
Ce dernier aspect est décisif : un Peuple uni dans la mission (…) Partager la mission, en effet, rapproche les pasteurs et les laïcs, crée la communion d’intentions, manifeste la complémentarité des divers charismes et suscite donc en tous le désir de marcher ensemble.
La formation des laïcs (est) indispensable pour vivre la coresponsabilité. Sur ce point (…) je voudrais souligner que la formation doit être orientée vers la mission (…) Elle naît de l’écoute du Kérygme, elle se nourrit de la Parole de Dieu et des Sacrements, elle fait grandir dans le discernement, personnel et communautaire, elle implique immédiatement dans l’apostolat et dans diverses formes de témoignage, parfois simples, qui conduisent à se faire proches des autres. L’apostolat des laïcs est avant tout un témoignage ! Témoignage de sa propre expérience, de sa propre histoire, témoignage de la prière, témoignage du service à ceux qui sont dans le besoin, témoignage de la proximité aux pauvres, proximité aux personnes seules, témoignage de l’accueil, surtout de la part des familles. Et ainsi, on se forme à la mission : en allant vers les autres. C’est une formation “sur le terrain”, et en même temps une voie efficace de croissance spirituelle (…)
Une image de l’Apocalypse me vient à l’esprit quand Jésus dit : « je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un [...] ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui » (Ap 3, 20).Mais aujourd’hui, le drame de l’Église est que Jésus continue à frapper à la porte, mais de l’intérieur, pour que nous le laissions sortir ! Très souvent, on finit par être une Église "prisonnière", qui ne laisse pas le Seigneur sortir, qui le tient comme "chose propre", alors que le Seigneur est venu pour la mission et nous veut missionnaires.