Solennité de l'Assomption de la Vierge Marie (Lc 1, 39-56).
C’est le 1er novembre 1950 que fut promulgué le dogme de l’Assomption de Marie : « La Vierge Marie, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, fut élevée, assumée, corps et âme à la gloire du ciel ».
Spontanément, nous n’aimons pas beaucoup ce qui se formule à la manière d’un dogme ; à tort certainement, cela évoque en nous quelque chose qui s’apparente au dogmatisme et suscite en nous la méfiance.
Pourtant, il faut faire droit à l’histoire et rappeler que, en l’occurrence, ce dogme-ci n’est pas venu « d’en haut » mais plutôt « d’en bas » : en effet, c’est le peuple de Dieu qui demandait, avec insistance, depuis l’Antiquité déjà, que soit affirmée la conviction que Marie était assumée en Dieu, participant ainsi à la gloire de son Fils. Pour ne prendre qu’un seul chiffre : 8 millions (!) de personnes avaient adressé une pétition en ce sens au Vatican.
Pourquoi donc une telle insistance, une telle contemplation à l’égard de Marie ?
Bien sûr, il s’agit de la Mère du Seigneur dont l’Évangile affirme avec force : « Heureuse celle qui a cru ». On peut aussi souligner sa grande fidélité au Seigneur : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Mais, peut-être, y a-t-il encore plus fondamental que cela : son incomparable humilité. Au cœur de sa vie, Marie montre et déploie, en effet, ce chemin qui est au cœur de notre foi : « Il élève les humbles ». Sans cette humilité, notre relation à Dieu est faussée car, ce faisant, nous ne lui permettrions pas de prendre sa juste place. Sans cette humilité, notre relation aux autres et même à nous-mêmes est également faussée. Il s’agit là d’une conversion profonde et récurrente au cœur de nos existences. Elle reste toujours un don de Dieu ; il ne faut pas craindre de la demander et d’oser résolument la vivre. De grands témoins de la foi nous ont précédés sur ce chemin, en mettant leurs pas dans ceux de Marie. Qu’elle nous aide aussi à poursuivre ce chemin !
Diacre Claude Gillard