L'Evangile du 4e Dimanche Ordinaire, Année C (Lc 4, 21-30).
« N’est-il pas le fils de Joseph ? » se disaient les gens de son village, rassemblés dans la synagogue. Partant de cette observation, ils pensaient le connaître et l’avaient en quelque sorte « enfermé » dans le périmètre de leurs représentations. Voilà pourquoi ils s’étonnaient des « paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » et « tous lui rendaient témoignage » ; ce qui signifie que, dans un premier temps en tout cas, ils gardaient pour lui des dispositions favorables. La suite de l’Évangile nous montrera que, peu à peu, le doute commença à faire son chemin dans les consciences de celles et ceux qui pensaient bien le connaître. On alla même jusqu’à penser qu’il avait perdu la raison. D’étonnements en étonnements, les oreilles se fermaient au message de celui qui sortait des sentiers balisés par des siècles de traditions et semblait remettre tellement de certitudes en question. Une limite fut dépassée, pensait-on, lorsque Jésus en vint à affirmer que Dieu ne restait pas enfermé dans les frontières de leur religion. S’appuyant sur le témoignage des prophètes Elie et Élisée, il annonçait un Dieu pour lequel seul l’amour reste l’ultime critère de nos pensées, de nos paroles et surtout de nos actions. Ce Dieu avait suscité des miracles parmi les païens et purifié des lépreux étrangers à leur peuple. C’en était trop ! De telles paroles suscitèrent leur colère et ils le rejetèrent. Mais lui, passant au milieu d’eux, alla son chemin. Quelle force dans cette paisible conviction du Christ qui poursuit son chemin !
Attitudes du passé pensons-nous ? Ce n’est pas si sûr ! Vingt siècles plus tard, nous devons, nous aussi, passer - encore et encore - par un chemin de conversion. Un simple exemple : jusqu’où sommes- nous vraiment disposés à reconnaître le Fils de Dieu aujourd’hui dans l’affamé, dans l’étranger qui frappe aux portes de nos frontières, dans le mal-vêtu, dans le pauvre ou encore dans le marginal qu’il nous arrive de rencontrer ? Tout commence par le regard ; celui qui dépasse les premières évidences et se laisse patiemment convertir par une vérité d’Évangile.
Diacre Claude Gillard
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