Evangile du 28e dimanche ordinaire B (Mc 10, 17-30).
Le Maître est en route quand un homme – Marc ne le qualifie pas de « jeune » - l’interpelle, comme on le fait alors volontiers lorsque l’on rencontre un Rabbi. Et le dialogue qui s’instaure va donner aux disciples l’occasion de mieux comprendre la radicalité de l’appel que Jésus leur a adressé.
D’emblée, pas question de se tromper de registre ; les flatteries ne sont pas de mise : «Personne n’est bon, sinon Dieu seul». Et Jésus, qui est sa Parole voilée dans un corps d’homme, renvoie aussitôt aux commandements, les dix paroles données aux hommes pour les arracher à la sauvagerie et les introduire dans l’Alliance. Les observer, comme l’a fait l’homme, suscite l’amitié divine : « Jésus… l’aima ». Mais, à ceux qu’il aime, le Fils de l’Homme propose davantage : « Suis-moi » ; c’est la parole qui a mis les disciples en route à sa suite…
La parole, tranchante, a dévoilé « les pensées du cœur » de l’homme (He 4, 12), qui est parti « tout triste ».
Et les disciples, jusqu’alors conscients d’être, avec Jésus, aux portes du Royaume, se voient maintenant comme des chameaux devant le trou d’une aiguille ! Dure et tranchante, en effet, la parole.
Mais Jésus vient à leur secours : « pour les hommes, c’est impossible… pour Dieu, tout est possible ». La Sagesse, qui les a conduits à « tout quitter » leur procure, dès maintenant, « une richesse incalculable » (Sg 7, 11). Il reste cependant un « détail » important que Marc est le seul à avoir retenu : impossible de suivre véritablement Jésus sans rencontrer la persécution. Le disciple n’est pas au-dessus de son maître.
Où en sommes-nous de ce parcours : « … tout cela, je l’ai observé » ; ou bien, « tout triste » ; ou confronté à « l’impossible », ou encore convaincu d’avoir « tout quitté » ? L’occasion de nous rappeler que, pour Dieu, tout est possible. Il l’a prouvé en livrant son Fils. Il nous reste à le suivre.
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