21e Dimanche Ordinaire, Année B (Jn 6, 60-69)
L’apôtre Pierre n’en finit pas de nous étonner. Dans l’évangile de ce dimanche, il offre à Jésus une véritable profession de foi : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ». Cela ne l’empêchera pas d’affirmer par trois fois à l'heure de la Passion, « Je ne connais pas cet homme !».
Mais on ne peut lui enlever ce courage de réaffirmer sa foi en Jésus alors que presque tous les disciples, nous dit l’évangile, s'en détournent. Et Jésus le choisira comme gardien de l'Église.
Avouons que les propos du Christ dans les versets, proclamés le 8 août dernier, avaient de quoi choquer toute personne dotée d'un peu de bon sens : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». Le Dieu d'Abraham avait mis fin aux sacrifices humains, et voilà que ce Jésus prétendait qu'il fallait le manger pour vivre ! Serait-ce une apologie de l’anthropophagie ? Il faut tout un chemin de foi pour comprendre le sens de ces paroles. Sur ce chemin, nous découvrons non seulement que nous ne pouvons pas vivre sans être en relation les uns avec les autres mais aussi que cette relation se nourrit de la Parole de Dieu, de la prière, de ce dialogue intime que nous entretenons avec Jésus. Un chemin que Pierre avait fait et dont nous trouvons le signe tangible dans l’Eucharistie.
Alors oui, devant la déroute de la Passion, Pierre a eu peur. Il avait vécu le moment fort de la première Eucharistie, et voilà que tout s’écroulait.
Comment aurions-nous réagi à sa place ? Ne nous arrive-t-il pas, malgré nos communions fréquentes, de nous taire quand notre foi est tournée en dérision ? Prêtons-nous toujours l’oreille aux appels de nos frères ? Sommes-nous perdus pour autant et à jamais bannis du cercle des disciples du Christ ?
Si le Père nous a donné la grâce de rencontrer Jésus et de reconnaître en lui le chemin vers la vie, il nous donnera celle de nous relever après nos petits et grands reniements, et de poursuivre ce chemin qui passe par l'amour donné et reçu.