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Plénitude de l’eucharistie


Nous pouvons remercier saint Jean de nous avoir transmis ce geste à travers lequel Jésus « ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout ». Ce geste du lavement des pieds, qui complète et éclaire l’autre geste fondateur de l’eucharistie, le partage du pain et de la coupe.


N’avons-nous pas tendance à reléguer au second plan cette dimension de l’eucharistie, qui lui est pourtant essentielle ? Saint Augustin y insistait : le corps du Christ n’est pas seulement le pain sanctifié posé sur l’autel, mais aussi le Christ total dans lequel le Christ-tête s’unit à ses membres, les fidèles rassemblés par la communion. Dans un remarquable commentaire de la 1ère lettre de saint Jean (*), Augustin s’adresse, au nom du Christ, à ceux qui prétendent adorer le Seigneur tout en montrant du mépris ou de la haine envers leurs frères : « Tu embrasses ma tête, mais tu écrases mes pieds ! ».


Notre dévotion eucharistique ne peut pas faire l’économie de la charité fraternelle. On pourrait même rêver d’une prière eucharistique dans laquelle le récit de l’institution, dont saint Paul énonce les termes dans la 1ère lettre aux Corinthiens, serait complété par les paroles qui concluent l’évangile de ce Jeudi Saint : « Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » Une idée pour un prochain concile ?



(*) Des textes de saint Augustin peuvent être consultés sur le web via le lien suivant : https://www.assumptio.org/files/FRA/PDF/vtr-t7_FRA.pdf

Le texte en question est en pages 32 et 33.

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