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Profane et sacré...

Est-ce de l’usure spirituelle, ou l’effet du poids des ans ? Je ne sais. Mais, de plus en plus, il me semble goûter mieux la saveur de la Bonne nouvelle dans des œuvres dites « profanes » que dans des ouvrages de « spiritualité » qui ne font que ressasser des considérations mielleuses ou, au contraire, culpabilisantes.


A vrai dire, c’est la distinction rationnelle entre profane et religieux (ou sacré), qui me paraît sans fondement. Je souscris pleinement à ces paroles du P. Alexandre Men, ce prêtre orthodoxe de grande envergure intellectuelle et spirituelle, assassiné à coups de hache par le KGB en 1990 : «...il n’y a pas pour moi de littérature profane. Toute bonne littérature, que ce soit dans le domaine des belles lettres, de la philosophie ou des sciences, qui décrit la nature, la société, la connaissance, les passions humaines, ne nous parle toujours que d’une seule et même chose : ‘l’unique nécessaire’. De manière plus générale encore, il n’y a pas de vie ‘en soi’, indépendante de la foi. Depuis ma jeunesse, tout pour moi a tourné autour de cet axe central. Supprimer quoi que ce soit, hormis le péché, me semble une marque d’ingratitude envers Dieu, un préjudice, un appauvrissement injustifié du christianisme qui est appelé à imprégner toute la vie et à nous donner cette vie ‘en surabondance’ ».


Finalement, l’Incarnation elle-même n’est-elle pas la démarche divine qui vient effacer cette distinction, et combler cet abîme entre l’humain et le divin ?

L'Enfant

L’exemple du cinéma illustre bien, me semble-t-il, le paradoxe apparent du profane et du sacré. Bien des films « religieux » – ce n’est évidemment pas le cas de tous… – restent à la surface des choses et ne réussissent pas à toucher le fond des cœurs. Au contraire, quelle puissance d’ébranlement spirituel dans des films où la profondeur, la souffrance et la beauté du cœur humain est dévoilée, ne fût-ce qu’un instant. Me vient aussitôt à l’esprit la scène finale de L’Enfant, des frères Dardenne, où deux êtres humainement pauvres et aux moyens de communication très limités, laissent finalement leur souffrance et leur amour s’exprimer en silence dans les larmes et une très pudique étreinte.


« Toutes les œuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur ! »…



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