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Réconciliation

Le Carême nous invite à la prière, à l’aumône et au jeûne, ce qui nous donne de nous situer au plus juste par rapport à Dieu, à l’autre, frère ou sœur, et à soi-même. Au cœur de ces trois relations, il convient aussi de chercher à se réconcilier, et donc notamment avec soi-même. Le pape François aborde cette question dans un entretien. Il la traite au sujet des peuples et de l’actualité récente où dans plusieurs pays, on a déboulonné des statues dans l’intention d’« épurer le passé » (*). Il en est de même pour les personnes. Nous avons de mauvais souvenirs, et nous voudrions aussi les voir disparaître, les rayer de notre mémoire, faire comme si ce qu’ils évoquent n’avait pas eu lieu et ainsi se (re)créer un personnage idéal et donc illusoire.

Une démarche plus saine et plus authentique est, au contraire, d’accepter de se réconcilier avec sa propre histoire en reconnaissant que la personne que je suis aujourd’hui a été façonnée par cette histoire et que je ne peux rien y changer. L’histoire est faite de moments heureux et douloureux, positifs et négatifs, réussis et peut-être détestables. Tout comme il n’est pas bon de vouloir dénier le négatif, il est dangereux de se complaire dans le positif. Dans un cas comme dans l’autre, on quitte le réel. « Le passé est toujours plein de situations honteuses : il suffit de lire la généalogie de Jésus dans les évangiles… Jésus ne rejette pas son peuple, ni son histoire, mais les assume, et nous enseigne à faire de même : ne pas effacer la honte du passé, mais le reconnaître tel qu’il est. »(*) D’où la nécessité de se réconcilier avec soi-même et de croire que Dieu nous a rejoint et continue de nous rejoindre à travers les aléas de notre histoire personnelle.




(*) Un temps pour changer, Pape François, Flammarion 2020, p. 48-49.

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