Comme pour certains autres tableaux (par exemple, Jésus et la pécheresse), Rembrandt peint la scène dans le contexte grandiose du Temple. Le contraste est très marqué entre la lumière qui englobe la scène centrale et la pénombre tout autour. Ici les personnes présentes sont toutes orientées vers la scène de la rencontre. Tous les regards – et le nôtre, par conséquent – convergent vers ce groupe de personnages illuminés par une source extérieure. On y reconnaît Syméon qui tient l’enfant, Marie et Joseph accroupi. Derrière eux, trois vieillards, des docteurs de la loi sans doute, regardent la scène l’air plutôt ahuri. Enfin, ce grand personnage, étonnant, debout qui couvre la scène de ses bras étendus. Il porte un voile précieux et une longue et impressionnante cape. Tout comme l’habit de Syméon, d’ailleurs. Cela contraste fortement avec la sobriété de Marie et de Joseph, qui est représenté pieds nus. Il a dans ses mains la petite offrande de deux oiseaux, signe de leur pauvreté. Joseph est dans l’ombre du grand personnage, alors que Marie, l’enfant et Syméon sont dans la lumière… de l’Esprit Saint. La prophétie ne concernent qu’eux trois. Approchons-nous de ce groupe de trois. Le visage de Marie est très naturel. On soupçonne un léger étonnement souligné par l’attitude des mains. Syméon a le regard tourné vers le ciel. Il parle sous l’inspiration. Quant à l’enfant, il irradie la scène. Le contraste ombre lumière met en avant l’opposition entre la Loi et l’Esprit Saint. La Loi est sans doute représentée par le grand personnage qui fait écran à la lumière et place dans l’ombre Joseph. Si bien que la lumière n’advient que pour les personnages du centre directement concernés.