Une famille… sainte !
Solennité de la Sainte Famille (Lc 2, 41-52)

Nous venons de célébrer la fête de Noël et, ce dimanche, au cœur de la Parole de Dieu, il y a ces quelques mots de saint Jean : « Mes bien-aimés, voyez ! ». Nous sommes invités à poursuivre et approfondir notre contemplation commencée à Noël. C’est une des clés de notre vie de foi : savoir contempler pour en vivre. Que s’agit-il de voir ? L’amour inconditionnel de Dieu pour l’humanité. L’amour d’un Dieu qui ne craint pas le chemin de l’humilité, l’amour d’un Père qui nous considère comme ses propres enfants : « Nous le sommes ! », écrit saint Jean. Un amour aussi qui épouse nos réalités de femmes et d’hommes en naissant dans une simple famille, une Sainte Famille. Si elle est sainte, c’est parce que qu’elle s’est faite disponible à la Parole de Dieu ; bien souvent sans comprendre tout de suite mais en gardant précieusement tous les bouleversements par lesquels elle est passée au plus profond de son cœur. Au-delà de la conception et de la naissance de Jésus, qui déjà introduisaient dans un mystère et nécessitaient une vraie confiance, le passage d’Evangile d’aujourd’hui nous montre ces deux parents, Marie et Joseph, écouter leur enfant de 12 ans leur dire qu’il lui faut « être chez son Père ».Comme tant de parents de par le monde, ils recevaient les mots de leur enfant au bout d’un chemin d’angoisse et avec stupéfaction. Mais aussi, pour Marie et Joseph, avec une vraie confiance. Un pas de plus au cœur de ce mystère. Au cours de ses trente premières années, ce sera d’ailleurs la seule parole de Jésus que nous connaîtrons de lui : il est Fils et développe avec son Père une relation qui passe avant celles de sa famille humaine. L’évangile selon saint Luc, qui nous guidera cette année, déploiera progressivement pour nous le mystère de ce Filsen commençant par nous rappeler les mots de Dieu lui-même lors du baptême de Jésus : « Tu es mon Fils ; moi aujourd’hui, je t’ai engendré ».
Claude Gillard