Solennité de l'Epiphanie (Mt 2, 1-12)
Que de rois dans ce récit de l’Épiphanie que nous connaissons par cœur !
Le roi Hérode, reconnu par les Romains comme roi des Juifs. Un monarque cruel, prêt à tout pour conserver son trône, dont on sait qu’il est mort en l’an 4 avant JC. Un autre « roi des Juifs » dont la naissance est annoncée par une nouvelle étoile apparue dans le ciel et repérée par des savants venus d’Orient. Et ces savants astrologues, que la tradition a couronnés en les appelant les « rois mages ».
On en perdrait son latin, son grec et son hébreu ! D’abord parce qui, si Hérode est mort en 4 avant JC, Jésus est né avant l’an 1 après JC ; on dirait qu’il y a une erreur de calcul quelque part ! Ensuite parce que les fameux rois mages dont nous connaissons tous les prénoms (Gaspard, Melchior et Balthazar), n’étaient pas des rois et qu’on ne cite pas leurs noms dans les évangiles. Enfin parce que ce nouveau « roi des Juifs » vient de naître non pas dans un palais, comme il se doit, mais dans une étable. Décidément, Dieu renverse nos certitudes !
Avec Jésus, Dieu choisit de naître pauvre et fragile dans un peuple asservi, menacé par un roi terrestre et reconnu par des savants étrangers. L’évangile de Mathieu délivre ainsi au monde un message à tiroirs : Dieu tout puissant vient vivre parmi nous, désarmé face à nos appétits de puissance ; il s’incarne en Jésus-Christ dans le temps et l’espace concret d’un peuple précis et pourtant déjà il se manifeste à des hommes venus d’ailleurs qui seront les premiers à discerner sa royauté ; il ouvre ainsi sa venue et son Royaume à l’humanité entière en transcendant les frontières terrestres, culturelles et temporelles.
L’Épiphanie, c’est le plus beau cadeau de Noël que notre roi fait au monde, car cette manifestation de Dieu se répète dans chaque acte d’amour et de miséricorde que son Esprit inspire aux humains imparfaits que nous sommes.
Pensez-y en mangeant votre galette des rois…
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