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Corps donné, sang versé



Cette belle fête du Corps et du Sang du Christ a pu donner lieu à une forme d’idolâtrie, qui consiste à faire du Saint Sacrement un « objet ». L’esprit occidental, en effet, a tendance à rationaliser les choses et à enfermer le mystère dans des concepts, notamment en faisant appel à des catégories tirées de la philosophie grecque. C’est le cas pour la « transsubstantiation », qui repose sur la distinction aristotélicienne entre « substance » et « accidents ». Ainsi, le corps du Christ – qu’il nous invite à « prendre » et à « manger », afin de devenir, nous aussi, son corps – risque d’être réduit à une présence statique.


Les textes de ce jour, et en particulier l’évangile (Mc 14, 12-16.22-26), nous rappellent que l’eucharistie est d’abord une réalité dynamique, qui fait mémoire d’un événement. L’eucharistie est un « mémorial », c’est-à-dire une action qui, non seulement rappelle, mais rend réellement présent l’événement pascal.


En méditant les paroles limpides prononcées par Jésus lors de ce dernier repas avec ses disciples, efforçons-nous de regarder l’eucharistie comme une visite du Christ, qui vient nous rappeler qu’il est avec nous « tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Jour après jour, dans le mémorial de sa passion, il s’offre, jusqu’à ce que tous soient rassemblés dans le Royaume de Dieu. C’est là que nous boirons avec lui, le « fruit nouveau de la vigne », autrement dit que nous serons vivants de sa vie.


Enfin, rappelons-nous que « eucharistie » signifie action de grâce, remerciement. Participer à l’eucharistie ou adorer le Saint Sacrement, c’est dire merci à Dieu pour le don de son Fils. C’est aussi nous laisser envoyer, porteurs de cette gratitude qui pourra faire de nous de bons témoins.

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