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Demandez…

17e Dimanche Ordinaire, année C (Lc 11, 1-13)



L’évangile du 17ème dimanche nous propose un enseignement de Jésus sur la prière qui fait suite à la demande des disciples : « Apprends-nous à prier ». Nous aussi, demandons à Jésus : « apprends-nous à prier ». Nous avons chacun expérimenté la prière, chacun à notre mesure, mais nous pouvons prétendre progresser, tout en reconnaissant par ailleurs notre difficulté, voire même notre impossibilité à « prier comme il faut », comme le dit saint Paul (Rm 8, 26). Et si nous ne savons pas prier comme il faut, c’est parce que nous méconnaissons notre relation qui nous unit à Dieu, nous méconnaissons qui est Dieu et nous méconnaissons par le fait même qui nous sommes en vérité. Voilà pourquoi, en nous donnant les mots de la prière, Jésus commence par le nom de Dieu : « Père ».


Appeler Dieu « Père », c’est d’emblée nous situer dans une relation bien particulière avec Dieu. C’est reconnaître notre état de dépendance, mais en même temps c’est reconnaître que nous sommes aimés de lui. Mais avons-nous besoin de Dieu ? Avons-nous besoin de ses dons ? Pourquoi demander le pain de ce jour alors que dans nos sociétés de confort, notre frigo est plus que rempli ? Nous sentons la nécessité de recourir à Dieu lorsque nous sommes dans le besoin ou dans le désarroi, mais sinon, pourquoi demander et pour demander quoi ? C’est ici qu’il convient de dépasser notre vue étroite et égoïste. Et voici que se découvre à nous notre propre misère au moment même où nous nous reconnaissons enfermés sur nous-mêmes, lents à croire, et manquant de générosité dans le service des autres. Voici que notre prière peut s’ouvrir à une dimension plus profonde de notre être. Les demandes de la prière de Jésus prennent alors une autre consistance : le règne de Dieu est demandé pour nous-mêmes et pour tous les hommes, le pain du jour correspond à cette nourriture essentielle qui permet d’accomplir toute chose en recherchant la gloire de Dieu, le pardon est sans cesse accueilli tant notre déficience est grande à persévérer dans la foi et dans le service.


Jésus appelle alors ses disciples à insister dans la demande, sans se décourager. Cet appel est fort et répété : demandez, cherchez, frappez à la porte. La prière devient alors une nécessité et aussi une habitude, dont il est difficile de se passer. Le moment de prière journalière devient le moyen par lequel le don de Dieu nous rejoint. C’est tellement vrai que lorsque nous oublions ce rendez-vous, nous percevons un manque, une lacune dans notre vie.


Les dernières paroles de l’évangile de ce jour prennent toute leur importance. Si nous, qui sommes pourtant mauvais, savons donner de bonnes choses, combien plus « le Père céleste donne-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ». Le don suprême, c’est l’Esprit saint, c’est Dieu qui se donne lui-même en son Esprit. Nous comprenons aussi que l’Esprit saint est cette nourriture essentielle que nous donnent les sacrements de l’Eglise en communiant à Jésus. Nous saisissons que l’Esprit est le premier artisan dans la construction du Règne de Dieu, il est l’Esprit de communion et de paix.


Enfin, à partir de la 1ère lecture de ce dimanche, on assiste dans l’évangile à la prière de l’unique juste, Jésus, à partir de laquelle les disciples demandent d’apprendre à prier à leur tour. L’Esprit nous glisse dans la prière de Jésus, la prière du Fils, et dans son intercession. L’Eglise a aussi pour mission d’intercéder à son tour pour le monde.

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