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Nature gracieuse

Evangile du 4e Dimanche de l'Avent, Année C (Luc 1, 39-45).


N’est-il pas étonnant qu’à la suite de l’annonce de l’ange qui lui est faite, Marie se rende sans attendre chez sa cousine Élisabeth ? N’y avait-il pas d’autres urgences à régler ? N’avait-elle pas à prendre un peu de temps pour elle-même ? Car ce n’est pas rien, ce qui s’est passé ! Mais ce serait mal connaître Marie… ou plutôt, à travers cet événement, on la découvre dans sa particularité presqu’unique. Bien que choisie par Dieu, elle accourt là où le besoin se manifeste, ou plutôt : parce que choisie par Dieu, elle se rend là où le devoir l’appelle. C’est comme si l’annonce de l’ange ne changeait rien à la vie de cette jeune femme. Elle aurait appris par un autre biais la situation de sa cousine âgée qu’elle n’aurait pas agi autrement ! « Élisabeth a besoin d’aide, je m’encours auprès d’elle ! » L’urgence est là. Jésus ne dira-t-il pas : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. » (Mt 6,33-34) Rien d’extraordinaire donc. Rien que de l’ordinaire. Et ce n’est pas la venue du Fils de Dieu qui change quoi que ce soit. L’extraordinaire se fait ordinaire. Car il s’agit d’aimer, autrement dit de prendre soin. C’est en cela que Marie est pleine de grâces. La grâce est naturelle en elle. Ou bien la nature est gracieuse chez elle.


Ceci dit, la rencontre n’est pas sans surprendre… Élisabeth la première. Sous l’action de l’Esprit, elle s’exclame. C’est un cri qui sort de sa bouche. En fait, il faut dire le mystère qui est en train de se manifester, le mystère de l’enfant Dieu dans le sein de Marie, le mystère de l’Incarnation, ni plus ni moins. Non seulement ce mystère, seul l’Esprit peut le révéler, mais de plus, il ne peut être tu. On ne peut attendre ! C’est un fait dont Élisabeth la première est le témoin, non sans l’intermédiaire de l’enfant qu’elle porte.


La scène n’est donc pas seulement une jeune femme venant aider sa cousine âgée, elle est davantage Marie, mère de Dieu, portant en son sein l’enfant-Sauveur. Il s’agit d’une théophanie. En cet enfant qui vient d’être conçu, Dieu fait son entrée concrète dans l’histoire des hommes. Dieu investit l’humanité. Il devient l’un de nous.

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