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« Passons sur l’autre rive ! »

12e dimanche ordinaire, année B (Mc 4, 35-41)



« Passons sur l’autre rive ! » nous dit Jésus. Que veut-il dire ?


Après l’enseignement en paraboles, Marc présente quatre actes de puissance de Jésus (4,35 – 5,43) dont nous lisons le premier aujourd’hui. Jésus y est confronté aux forces hostiles, au mal et à la mort. Il affronte une mer déchaînée, puis il délivrera un possédé d’une horde de démons qui envahira un troupeau de porcs et les fera se jeter dans la mer, il relèvera de la mort la fille de Jaïre et guérira l’hémorroïsse de son mal. Jésus s’y révèle dans sa puissance libératrice.


Le premier passage nous enseigne sur la foi et par le fait même sur l’identité de Jésus.

Car dépassés par le cours des événements et gagnés par la peur – eux, pourtant, de vaillants pêcheurs ! – ne se tournent-ils pas désespérément vers Jésus ? Qu’espèrent-ils de lui sinon qu’il intervienne en leur faveur ? N’est-ce pas là une expression de foi ? D’après Jésus, c’est insuffisant ! Cela fait penser à une parole de Jésus en Saint-Jean, qu’il adresse à un fonctionnaire royal venu demander la guérison pour son enfant mourant : « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! » (Jn 4,48) Alors, à quel degré de foi, Jésus veut-il nous amener ?


Durant la traversée, malgré le déchainement des éléments, Jésus dort. Dans l’épisode de la fille de Jaïre, il dira à un moment donné que l’enfant n’est pas morte, qu’elle dort ! Alors les disciples réveillent Jésus, et le texte de préciser qu’une fois réveillé, Jésus apaise les éléments. Nous sommes en plein mystère pascal !


Plus loin, lorsque Jésus interpelle les disciples sur le fait qu’ils n’ont pas encore la foi, il les questionne : « Pourquoi avez-vous eu peur ? » Telle est bien la position de Jésus, il dort sans s’en faire. On a l’impression qu’il survole la situation. Il est « ailleurs ». Il voit les choses autrement… La 2ème lecture du jour peut nous aider à comprendre. Elle évoque aussi le mystère pascal et les conséquences pour nous les disciples : « tous ont passé par la mort… les vivants n’ont plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, le Christ, qui est mort et ressuscité pour eux. Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine… » (2 Co 5,15-16). Ce qui est dit là, c’est que nous sommes déjà passés sur l’autre rive avec Jésus. Voilà la foi qui change notre regard sur les réalités à vivre et à assumer. « Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. » La vie éternelle a fait son incursion dans notre monde et notre vie. Voilà la réalité certaine, notre « assurance-vie ». Cette vie éternelle, c’est le Christ en chacun de nous. Si bien que la présence de Jésus suffit, qu’il dorme ou pas !

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