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Résurrection (4)



Dans son entretien avec Nicodème (Jn 3), Jésus emploie une comparaison étonnante : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle » (v. 14-15). Dans l’évangile de Jean, l’élévation du Fils de l’homme désigne tout à la fois la Croix et l’exaltation dans la gloire. Drôle de comparaison. Comment la comprendre ? Jésus peut-il se comparer au serpent à la morsure mortelle (voir Nb 21, 8-9) ? Or, en 2Co 5,21, nous lisons : « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu ». C’est dire si le Crucifié concentre sur lui-même tout le mal possible. Or, voilà qu’en fixant notre regard sur lui, tout comme les Israélites dans le désert, nous sommes libérés, l’accès à la vie est offert. Dans cette même lettre aux Corinthiens, il est encore écrit : « C’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui : il n’a pas tenu compte des fautes, et il a déposé en nous la parole de la réconciliation » (2Co 5,19).


Et donc, si le Christ a pris sur lui notre péché, en échange, et de manière simultanée, il nous offre le pardon de Dieu. Pour Jésus, mourir est donc à la fois passif et hautement actif. Il subit la mort par la violence qui s’abat sur lui, mais sa mort est aussi l’acte d’amour le plus accompli. Elle est le témoignage ultime et définitif de l’amour de Dieu : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle » (Jn 3,16).


L’eucharistie est le mémorial de la Pâque de Jésus, dans lequel nous redisons ses paroles d’institution : « Prenez et mangez, ceci est mon corps livré pour vous… prenez et buvez, ceci est la coupe de mon sang versé pour vous ». Que désigne Jésus, sinon sa mort ? : « livré… versé… » ! Il s’agit bien de la mort sacrificielle orientée vers le don absolu : « pour vous » ! Après avoir répété ces paroles en 1Co 12, Paul conclut : « Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1Co 12,26) En chaque eucharistie, Jésus vient en sa mort salutaire !

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